La poésie d'Aimé Césaire

Ardent défenseur, en son temps, des identités dans toute leur singularité, Aimé Césaire nous a offert une matière précieuse à travailler ensemble, artistes et jeunes habitants de la Cité.

Le poème « Calendrier lagunaire » issu de « Moi, laminaire » a constitué une base à cette expérience littéraire et plastique collective qui, sous forme d'exposition ou d'affichage sur les murs de la ville, se donne aujourd'hui à voir comme un poème visuel urbain où éclatent toute la beauté et la richesse d'imaginaires de ses jeunes auteurs.

Notre proposition s'appuyait notamment sur le rapport réversible ; je suis et j'habite / j'habite et je suis que nous voulions faire résonner dans sa globalité et dans sa multiplicité, au-delà des images clichés qui surgissent dès qu'on évoque « les jeunes de banlieues ».

Au travers des masques-totems arborés au sein de la Cité (qui tout à la fois protègent et révèlent) ainsi que par la mise en parallèle des textes et des photographies, nous voulions, à la suite du poète, mettre en perspective la profondeur de ces jeunes humanités.

Sur le terrain, la poésie de Césaire est vite apparue comme une alliée puissante dont les participants se sont saisis immédiatement - un trait d'union entre leur existence actuelle et une histoire passée souvent enfouie et méconnue qui ouvre un « espace inexploité », aussi essentiel à ces poètes en herbe qu'à la ville qui est la leur et qu'aux autres passants (futurs regardeurs) qui y circulent.



Calendrier Lagunaire – extrait


« J'habite une blessure sacrée

J'habite des ancêtres imaginaires

J'habite un vouloir obscur

J'habite un long silence

J'habite une soif irrémédiable

J'habite un voyage mille ans

J'habite une guerre de trois cent ans

(…)

J'habite donc une vaste pensée

mais le plus souvent je préfère me confiner

dans la plus petite de mes idées

ou bien j'habite une formule magique

les seuls premiers mots

tout le reste étant oublié »


Aimé Césaire in « Moi, laminaire... »

Nous-mêmes & autres variables
un poème visuel urbain
réalisé avec de jeunes habitants de la Cité Cochennec
à partir de textes d'Aimé Césaire.


Collaboration avec la Fine Compagnie, portraits des enfants qui ont fabriqués des masques dans leur décor des c

Conception du projet, animation des ateliers d'écriture et de fabrication ; Johanne Gili

Accompagnement ; Sabrina Pennacchietti

Un projet de La Fine Compagnie soutenu et accompagné par / le CGET – préfecture de Seine-

Saint-Denis / La DRAC – idf / La Ville d'Aubervilliers / Auberfabrik / La Villa Mais d'Ici /

L'université Paris 8 / et les habitants du quartier.

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